Si l’on compare les deux crises évoquées à celle d’aujourd’hui, certes des différences importantes apparaissent, mais elles ont aussi des similitudes frappantes :
- Elles ont un caractère mondial,
- Et un caractère structurel,
- Elles émergent après une période de forte croissance,
- Elles ont un impact sur les équilibres monétaires suscitant la dévaluation des monnaies,
- Elles génèrent des faillites,
- Elles se traduisent par une forte augmentation du chômage.
En outre, on peut observer, parmi les différences entre ces crises et celle que nous connaissons, que la rupture de croissance fut beaucoup plus importante, notamment en 1929, qu’aujourd’hui : en 1929, la croissance est stoppée marquant l’effondrement de la production industrielle alors que, depuis 1974, la croissance ne s’est jamais arrêtée. Elle prend plutôt le caractère d’une croissance molle et la production industrielle évolue mais avec des rythmes lents.
L’historiographie des crises économiques présente l’intérêt de nous faire prendre conscience du caractère non exceptionnel de la crise économique actuelle (même si elle a des spécificités) et de certains phénomènes abusivement perçus comme récents (la mondialisation de l’économie). Elle montre que l’État-providence a continué de se développer malgré (voire à cause) de ces crises majeures génératrices d’un chômage de masse éventuellement plus important que celui d’aujourd’hui.
Jérôme VALLUY‚ « Segment - Conclusion »‚ in Transformations des États démocratiques industrialisés - TEDI - Version au 12 mars 2023‚ identifiant de la publication au format Web : 153